Comment le Qatar est devenu l’un des pays les plus attractifs au monde

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Depuis 1995 et l’arrivée au pouvoir de l’Emir Hamad bin Khalifa Al Thani, le Qatar s’est imposé à travers le monde comme l’une des nations les plus attractives pour les investisseurs. Une attractivité qui dépasse les seuls cadres économiques et financiers. Avec l’organisation de la prochaine coupe du monde de football, le petit émirat veut marquer les esprits aux niveaux culturels, sportifs et touristiques.Un pays grand comme la Corse

Si le Qatar est un pays particulièrement riche, notamment en raison de ses importantes réserves de gaz, l’émirat demeure par sa taille (avec une superficie de 11’586 km²) un petit pays à l’histoire récente (le pays est indépendant depuis 1971).

Mais fort du PIB par habitant le plus élevé du monde, et déterminé à diversifier une économie largement dépendante de ses exportations de gaz naturel, l’émir du Qatar a décidé depuis une vingtaine d’années de donner une nouvelle direction stratégique à son pays avec pour objectif d’attirer les capitaux et les savoir-faire dans son pays.

L’effet boomerang

Petit pays, le Qatar mise depuis lors sur le soft-power et la diplomatie d’influence pour se faire une place dans le panorama de la grande économie globalisée. Une formule gagnante. Avec pour fondation la création de la chaine d’information en arabe, Al-Jazzera diffusée dans le monde entier, qui a fait de ce petit pays l’émetteur principal d’informations arabophones.

La suite est plus connue avec de nombreux investissements réalisés aux quatre coins du globe. En France, on peut noter par exemple des prises de participation dans LVMH, Le Printemps, Hôtel Concorde, Lafayette et surtout dans le club de football du Paris Saint-Germain, véritable vitrine du Qatar à travers le monde.

Avec cette politique d’investissements et de montée en gamme, l’attractivité du Qatar a progressivement progressé aux yeux des investisseurs internationaux. Doha est désormais une place financière et touristique de premier plan.

Qatar 2022

Le choix de la FIFA de confier l’organisation de la prochaine coupe du monde de football au Qatar illustre la nouvelle attractivité internationale de l’émirat, notamment en matière de sport et plus précisément dans l’organisation de grands événements sportifs.

Car si la FIFA a choisi le Qatar comme pays hôte du Mondial, c’est après avoir observé l’implication et le savoir-faire grandissant de l’émirat dans le sport. Non content d’avoir fait du Paris Saint-Germain, l’une des plus belles équipes d’Europe, le Qatar a organisé ces dernières années plusieurs évènements qui ont marqué les esprits.

L’émirat organise notamment chaque année depuis 1993 l’Open de Doha de tennis, une épreuve du circuit ATP de tennis, mais également le Grand Prix de Formule 1 de Doha, le tour de Qatar (circuit professionnel de l’UCI), ou un Masters de golf. Le Qatar a également organisé avec succès le Mondial 2015 de handball et les championnats du monde d’athlétisme doivent s’y tenir en 2019.

Des rivalités stratégiques

Ces succès valent au Qatar certaines inimitiés ou jalousie, notamment dans les pays limitrophes. A partir de l’été 2017, les tensions se sont exacerbées dans le Golfe, conduisant l’Arabie saoudite à fermer sa frontière avec le Qatar et le Bahreïn à interdire le survol de son territoire. En 2018, le Fonds monétaire international notait que ces blocages n’allaient pas empêcher une croissance économique de 2,5%. Plus récemment, des titres de presse de Rupert Murdoch, proche des Emirats Arabes Unis, ont cherché à déstabiliser l’émirat sur les conditions d’attribution de la Coupe du monde 2022, des informations démenties tant par la FIFA que par le reporter du New York Times spécialisé sur le sujet. Comme le dit le dicton, mieux vaut faire envie, que pitié.